Mt 24, 37-44
« Mais quand est-ce qu’il va revenir notre Sauveur ! » se demandent les chrétiens qui vivent leur foi dans un contexte de persécutions et de brimades par les autorités religieuses de leur époque.
« Vous ne saurez ni le jour ni l’heure » avait dit Jésus à ses amis, les invitant à vivre le moment présent, les invitant à ne pas tomber dans la fièvre des annonces de fin des temps.
« Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra. » nous dit la Parole ce premier jour du temps de l’Avent !
« Tenez-vous donc prêts, vous aussi ! »
Et quoi, Jésus, tu nous enfermes dans la peur, l’angoisse ? J’ose croire qu’il ne mange pas de ce pain-là… Il est de l’ordre de la passion amoureuse, de l’ordre de celles et ceux qui se mobilisent constamment pour un être cher, pour une cause juste, pour un projet fédérateur.
Oui, il est venu il y a près de 2000 ans.
Oui, nous osons croire à un accomplissement final un jour, ce jour où l’humanité tout entière sera aboutie dans ses capacités relationnelles et humaines.
Mais en attendant ce jour, pas question de rester les mains dans les poches !
Notre Sauveur nous attend, là où nous vivons notre quotidien.
« Veille avec moi, s’il te plaît, pour apporter un peu de lumière, là où la vie apparaît parfois si sombre, là où les médias ne nous montrent souvent que le côté obscur de l’humanité : j’ai besoin de toi ! »
Mais dis donc, curé, une question : ça fait deux fois que tu parles de « notre Sauveur » : qu’est-ce qui se cache là derrière cet attribut ?
Comme le disait un ami cette semaine, derrière le mot « sauveur » se cache « quelqu’un qui prend soin d’autrui ».
Oui, en ce temps de l’Avent, nous célébrons la venue de ce Dieu qui vient à la rencontre des hommes pour prendre soin d’eux, pour les soigner dans leur capacité d’aimer qui est blessée, abîmée, par tant de quêtes qui ne mènent à rien, sinon à dresser les hommes les uns contre les autres : course au pouvoir, recherche de la gloire, accumulation de biens, …Et pour célébrer concrètement cette venue, nous sommes invités à retrousser nos manches :« Ma venue doit te mettre en action, j’ai besoin de toi pour prendre soin de ces humains qui
vivent en 2025, je n’ai d’autres bras, d’autres cœurs, d’autres oreilles, d’autres regards, que les tiens : s’il te plaît, aide-moi à soigner tant d’humains abîmés.»
Puissions-nous en ce temps de préparation à la fête de Noël, marcher joyeusement à la suite de notre Sauveur, choisissant ces petits et ces grands gestes concrets, qui offrent du soin, qui soignent, non seulement nos proches, mais aussi ceux que la vie n’a pas épargnés et sontdavantage éprouvés par les obstacles de la vie.
Bon temps d’Avent à tous.
