En approchant de la fin de l’année liturgique, l’Eglise nous propose d’un peu méditer sur la fin des temps.
Jésus reste discret quant à la forme que prendra la fin des temps, il ne donne pas de date, pas de détails descriptifs ou tout autre élément qui pourrait nous mettre sur la piste de ce jour de l’accomplissement.
Cependant, Jésus nous met en garde contre des dangers relatifs à cette question de la fin des temps, il veut nous en rappeler quelques dimensions importantes.
Alors que les disciples sont en train d’admirer la beauté du temple de Jérusalem, qui, il est vrai, faisait partie des sept merveilles du monde à l’époque, Jésus rappelle la fragilité des constructions humaines qui, un jour ou l’autre, finiront par s’écrouler. Très vite alors, les disciples posent la question du « quand cela va-t-il arriver ? », ce qui leur permettrait de se préparer à ces bouleversements, d’être prêts à les vivre. Mais Jésus n’entre pas dans cette problématique, il préfère appeler ses disciples à une vigilance incessante, comme quand il leur a proposé la parabole des dix vierges, « Veillez dans l’attente du retour de l’époux, car vous ne savez quand il reviendra ! » Jésus veut faire de nous des veilleurs, des personnes qui font chaque jour fructifier leurs talents, en accueillant ceux qu’elles rencontrent sur leur route, en leur prêtant une oreille attentive, en prenant du temps pour entrer toujours davantage dans la relation à son Père.
Jésus ne veut pas non plus nous voir entrer dans cette fièvre apocalyptique où l’on passe plus de temps à essayer de savoir quand viendra la fin des temps qu’à vivre l’Evangile, il ne veut pas nous voir entrer dans le giron de tant de faux prophètes qui soi-disant connaissent le dernier jour. Jésus est on ne peut plus clair à ce sujet : « Personne ne connaît le jour, si ce n’est le Père; même le Fils ne le connaît pas ». Il ne sert donc à rien de s’effrayer quand des catastrophes arrivent, quand la guerre sévit dans le monde, ce sont là des choses qui existent depuis la nuit des temps, qui font partie de cette humanité déchirée, ce ne sont pas des annonces de la proximité de la fin !
Devant ces réalités, Jésus veut nous rassurer, il désire nous sortir de la peur qui paralyse pour nous faire entrer dans une dynamique de confiance, dans une dynamique de l’accueil de l’Esprit Saint qui nous aide à faire la volonté du Père. Voilà ce que Jésus nous demande dans ces temps qui sont les derniers, dans ces temps qui sont marqués par le mal, la souffrance, la bêtise et la méchanceté humaines : utilisez ce temps qui vous est donné pour témoigner de l’Evangile plutôt que de vous terrer dans la peur de la fin des temps; utilisez ce temps pour offrir cette part de lumière qui est la vôtre et qui est là pour faire grandir la vie et l’espérance là où vous vivez !
Et Jésus termine par rappeler que cette mission n’a rien d’une promenade de santé, elle est souvent chemin qui passe par la souffrance, comme elle a été chemin de croix pour le Christ lors du vendredi saint. « Nul n’est plus grand que le maître » nous dit Jésus, nous rappelant par là que celui qui le suit passe un jour ou l’autre par la croix. Mais là encore, Jésus se veut rassurant, « Ne vous préoccupez pas de ce que vous aurez à dire ou à faire, c’est moi qui agirai en vous. » Nous deviendrons alors ce grain de blé tombé en terre qui meurt pour donner beaucoup de fruits, et cela sans aucun mérite de notre part.
Oui, viens, Seigneur Jésus, viens nous aider à grandir dans la confiance pour que nous apprenions à faire la volonté du Père.
